Puisque nous vous avons précédemment parlé des Nike Dunk dans leur globalité, nous avons pensé qu’il serait intéressant de vous éclairer sur un modèle plus « urbain », découlant directement de la Dunk : la Dunk SB.
Le background des Dunk SB
La Dunk SB vit le jour en 2002, mais ce n’était pas la première fois que Nike s’essayait à la chaussure de skate. En effet, dès 1996, Nike a sorti quelques paires pour le skateboard, telles que les Nike Snak ou Choad. Malheureusement, la firme s’est heurtée à de gros concurrents, déjà dans le marché, comme Vans ou DC ; marques inattaquables dans ce domaine-ci (à cette époque du moins). Ce qui devait donc arriver arriva, ce fut un échec pur et simple. Après avoir repensé sa stratégie, il apparait alors nécessaire de se lancer sur ce marché avec une marque dissociée de la marque au Swoosh. Le label de skate issu de l’Oregon Savier Footwear a donc été racheté par Nike en 2000, et il s’ensuivit alors plusieurs conceptions peu communes dans l’industrie de la chaussure de skate à l’époque. Savier utilisa la technologie Zoom Air de Nike ainsi qu’un polymère déjà breveté et très durable. Un second fiasco arriva alors, et Savier Footwear ferme ses portes en 2004, n’arrivant pas à atteindre ses objectifs financiers.
2002 : les SB voient enfin le jour
Nous arrivons donc en 2002, année où Nike sort un dérivé de la Dunk : la Dunk SB. Le créateur de la marque confie alors le projet à un designer de talent, Sandy Bodecker (malheureusement décédé en 2018), qui va revisiter la Dunk de Peter Moore pour le milieu du skate, en leur conférant une semelle plate, plus de confort et une durabilité sans précédent, caractéristiques que cherchent justement les skaters. La chaussure a enfin l’effet recherché, c’est le début de Nike SB (SB pour SkateBoard, bien qu’on retrouve aussi ces initiales chez Sandy Bodecker, leur concepteur).
Arrivent alors des modèles comme les Supa ou les Reese, noms donnés en référence à des figures du milieu du skate à l’époque (Danny Supa et Reese Forbes). On peut aussi citer les Mulder, pour Richard Mulder ; et les Gino, pour Gino Iannucci, tous deux skateurs également. Viendra aussi une collection en collaboration avec Supreme (les Black Cement & White Cement).
C’est à partir de 2003 que Nike fait ressentir son intention d’inclure Nike SB directement dans la société Nike en sortant de nombreux modèles faisant varier le look de la Dunk SB au travers de collaborations avec des artistes et créateurs comme Futura ou Jeff Staples (qui est à l’origine de la Pigeon ayant tant fait parler d’elle, du fait des émeutes qu’elle a provoqué lors de sa sortie). Le nombre d’ambassadeurs de Nike s’est par la suite agrandi avec plusieurs grands noms du skate comme Stefan Janoski, Eric Koston ou plus récemment Nyjah Huston et Shane O’Neill. Alors que les ventes de la Dunk SB atteignent leur paroxysme, l’intérêt pour ce genre de chaussure se fit de plus en plus décroissant, et bientôt ce fut la fin de cette période.
Mais la bonne nouvelle, c’est que si cette période s’est terminée autour de la décennie 2010, la flamme s’est ravivée en 2018, lorsque la Dunk SB apparait aux pieds de célébrités (Frank Ocean, A$AP Rocky et même Travis Scott), déjà suivies dans le monde de la mode. Ce renouveau ne tardera pas à se faire sentir : les ventes grimpent en flèche. Nike profite alors du moment pour communiquer sur la chaussure afin de la replacer sous le feu des projecteurs. La Dunk SB entre alors également dans le monde du rap, et les collaborations ne tardent pas à pleuvoir pour maintenir l’effet que produisent ces chaussures. On retrouve donc Parra (un label streetwear) et Supreme un peu plus tard : en plus des skateurs, les Dunk SB ont élargi leur cible aux fashion freaks.